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Visite Insolite Paris - Visite Guidée Paris Secret - Guide à Paris

Les colombes amoureuses

Les colombes amoureuses

Nous sommes à la fin du XIIIe siècle, pendant la construction de Notre-Dame de Paris. Il faudra encore une cinquantaine d’années avant que l’édifice soit fini et d’innombrables travailleurs sont embauchés pour achever la façade et les tours de la Cathédrale. Certains sont hébergés dans le quartier du Marais, dans des baraques de bois louées pour quelques sous par l’ordre des Templiers, d’autres sont logés sur l’Île de la Cité dans la rue d’Enfer, aujourd’hui renommée Rue des Ursins (à la demande des riverains). 

Un jour de l’année 1296, probablement à la suite d’une inondation de la Seine, la maison d’un de ces ouvriers qui apprivoisait des petites colombes, s’effondra. Aucun n’habitant ne fut présent lors du drame mais deux oiseaux se retrouvèrent prisonniers des décombres. Avec l’aide de quelques passants, le mâle réussit à s’extraire des pierres et à prendre son envol, mais la femelle resta enfermée dans sa prison de granit.

Jour et nuit, le mâle restait au sommet des gravats, cherchant désespérément une solution pour en extraire son âme sœur. La légende dit même qu’il partait régulièrement chercher des graines pour nourrir sa compagne et lui faisait boire de l’eau de la Seine à l’aide d’un petit brin de paille.

Émus de ce spectacle attendrissant, les habitants du quartier unirent leurs forces et parvinrent tant bien que mal à libérer la femelle. Reconnaissants et heureux de leurs retrouvailles, les deux colombes s’élevèrent alors dans le ciel et effectuèrent une longue danse pour remercier leurs sauveurs.

C’est en l’honneur de ces deux oiseaux, symboles de paix et de liberté, que la ruelle fut renommée “Rue de la Colombe”. D’ailleurs, on peut voir au-dessus de la porte du numéro 4, juste à l’endroit de la libération, un magnifique bas-relief représentant les colombes amoureuses. Après l’achèvement de Notre-Dame, la maison fut reconstruite et le propriétaire des lieux décida d’y fonder le premier restaurant de Paris : “Les Deux Colombes” !

 

 

Insolite

Le temple de la volupté

Le temple de la volupté

C'est à la demande du Cardinal Richelieu en 1628, que fut construit le Palais Royal de Paris, juste en face du Louvre, alors demeure de la couronne de France. Surnommé "Palais Cardinal" par le dramaturge Molière, le prestigieux bâtiment permet au célèbre ecclésiastique d'exposer sa richesse et ses impressionnantes collections d'oeuvres d'Art. 

Mais cette opulence dévoilée face à la résidence du Roi, dont les finances sont au plus bas, provoque bientôt une tension qui pousse Richelieu à faire don de son bien foncier à Louis XIV. Après le décès du Cardinal, le Palais Royal devient la propriété de la famille d'Orléans, qui fait aménager de nouveaux jardins et de somptueuses galeries où l'on ouvre progressivement des restaurants et des salons de jeux feutrés, nouveaux lieux de débauche discrète pour les aristocrates en quête de soirées sulfureuses.

Dès le début des années 1710, le Duc d'Orléans y organise trois fois par semaine des bals, dont le droit d'entrée est si cher que seuls les plus fortunés peuvent venir, visages masqués, y consommer des plaisirs charnels avec des femmes aux meurs légères. La police n'étant pas autorisée à rentrer dans la demeure des Orléans, les soupers galants et les fêtes mondaines s'enchaînent, les arcades du Palais-Royal deviennent le repaire des filles de joie aux tenues particulièrement provocantes. Vers 1770, ce ne sont pas moins de 700 filles de joies qui y proposent leurs services, sans compter les nombreuses "Hirondelles" qui, la nuit tombée, viennent tenter leur chance sur le pourtour du Palais.

Assez étonnamment, ce commerce sexuel est parfaitement organisé. Dans les galeries construites en bois se trouvent les "Demi-Castors", tandis que les "Castors" ont la primeur des arcades de pierre où déambulent les clients réguliers. Mais les hommes les plus fortunés sont la chasse gardée des "Cocottes", prostituées de luxe qui exhibent leurs charmes à la terrasse du Café du Caveau (aujourd'hui renommé "Caveau Montpensier"), et peuvent facilement accéder aux appartements du premier étage. 

Mais les tambours de la révolution grondent et dès 1789 les forces de l'ordre profitent de la chute de la monarchie pour pénétrer dans la demeure, faire arrêter les jeux d'argent et la prostitution. Les marchandes d'amour sont alors forcées de déménager. Elles fuient vers deux quartiers qui deviendront  bientôt deux pôles brulants des bordels et du Paris coquin : Pigalle et la rue Saint-Denis.

Retrouvez les secrets des galeries et passages de Paris dans nos visites insolites,
ici !

 

 

Insolite

La tentation des sénateurs

La tentation des sénateurs

Vers l’an 1766, le sieur Lefèvre, limonadier du Roi Louis XV, fait fortune en vendant ses boissons rafraichissantes à la cour. Prévoyant, il décide de placer ses gains en rachetant un petit hôtel particulier situé en face de l’Île de la Cité, qu’il transforme en un commerce de vins et de spiritueux. La proximité de la boutique avec le marché des volailles contribue au succès immédiat de l’établissement, tant et si bien que le jeune marchand décide de rajouter un espace de restauration et d’aménager les pièces du premier étage en petites chambres d’hôtellerie.

Un siècle plus tard, le nouveau propriétaire Jules Lapérouse, profite de l’homonymie de son patronyme avec celui du grand explorateur Jean-François La Pérouse, pour renommer la charmante auberge et faire apposer à l’angle de l’immeuble une peinture représentant le galion du célèbre marin-aventurier. Au rez-de-chaussée, les cadres de bois sont embellis avec des superbes portraits de femmes en costume de la Belle Époque, tandis que le haut de la façade est décoré de blasons renfermant un sarment de vigne et une couronne, qui rendent hommage au premier magasin de vin créé par l’ancien limonadier royal.

Mais les plus beaux ornements sont sans conteste les grands lampadaires peints en bleu et or, dont les formes arrondies font écho aux volutes végétales du logo du restaurant. À l’étage, Lapérouse fait aussi transformer les chambres en petits salons confidentiels où l’on déguste des plats divins qui propulsent le restaurant au sommet de la gastronomie française.

Dès la fin du XX siècle, pendant qu’Eiffel construit sa tour pour impressionner les visiteurs de l’exposition universelle de Paris, toute l’intelligentsia de la capitale se bouscule au portillon de la nouvelle cantine à la mode : Zola, Maupassant, Baudelaire et même Proust viennent s’y régaler. En 1933, Lapérouse devient alors le premier restaurant à obtenir les trois étoiles au guide Michelin. On s’y croise, on s’y confie, on s’y encanaille surtout. À l’abri des regards, les petits salons privés deviennent l’antre des amours des sénateurs et des “Cocottes”, sulfureuses courtisanes ne proposant leurs charmes qu’en échange de somptueux bijoux. Certaines d’entre elles vont même jusqu’à graver leurs initiales en bas des miroirs du restaurant, afin de vérifier si les diamants offerts ne sont pas factices !

Ainsi, au fil des dîners mondains et des soirées enivrantes, les années passent mais la gloire de Lapérouse ne s’essouffle pas. Ses illustres salons continuent à attirer les célébrités telles que Delacroix, Berlioz, Sarah Bernhardt et Orson Welles. Même Colette s’y réfugie pour rédiger son roman “Chatte” et Balzac s’en inspire pour son roman-feuilleton “La Maison Nucigen”.

Récemment rénové dans l’esprit de la Belle Époque, Lapérouse propose toujours aujourd’hui de superbes expériences culinaires que l’on peut agrémenter avec l’une des 12 000 bouteilles de vins préservées dans la grande cave de 300 m2. Dans ce restaurant mythique, chaque étage est encore un rendez-vous digne d’un décor de cinéma, dont les murs ne dévoilent leurs secrets qu’à la lumière des chandelles...

Lieux et rues

La légende d'Arcole

La légende d'Arcole

Construit en 1828 pour relier la place de l'Hôtel de Ville et l'île de la Cité, le petit pont d'Arcole est tout d'abord réservé aux piétons puis agrandi par le Baron Haussmann lors de ses grands travaux de réaménagement de Paris sous le Second Empire, vers 1854. Pour ce chantier, on retient le projet innovant des ingénieurs Oudry et Cadiat, qui proposent de construire pour la première fois en France un pont de fer (et pas en fonte).

Grace à ce matériau plus flexible, l'idée est de bâtir une grande voûte composée de 14 poutres courbées de 80 mètres de long, qui franchira le fleuve sans pilier intermédiaire et permettra de libérer le plus de place possible pour la navigation des péniches et des bateaux mouche. Contrairement à d'autres ponts de Paris, la structure métallique n'est pas affublée de décors abondants car la mode architecturale de l'époque penche plutôt pour des surfaces lisses et des longues lignes mettant en valeur la perspective. Une tendance qu'appliquera d'ailleurs Gustave Eiffel pour créer sa célèbre tour cinq années plus tard.

Reste le nom du pont, Arcole, dont l'origine reste un mystère... Une histoire voudrait que pendant la révolution des trois glorieuses, en juillet 1830, un valeureux sans-culotte nommé "Arcole", aurait réussi à franchir seul la passerelle barricadée et à faire fuir l'ennemi pour libérer la voie à ses camarades révoltés contre la monarchie. Le pont aurait ensuite été nommé en son hommage.

Autre explication possible, l'ouvrage aurait été baptisé en référence au village d'Arcole, situé au nord-est de l'Italie. C'est en effet dans cette contrée vénitienne que le jeune général Bonaparte, colérique et impopulaire, réussit à rentrer dans la légende en menant habilement ses troupes fatiguées et désorganisées pour battre les puissantes armées Autrichiennes.

Il y a peu de chances que l'on découvre un jour si l'une des deux histoires est la bonne, mais il faut toutefois retenir qu'elles font toutes deux référence aux défaites de la monarchie et à la gloire de la République Française !

Monuments

Les secrets du premier palais

Les secrets du premier palais

Première résidence historique des Rois de France, le Palais de l’île de la Cité se dresse majestueusement le long de la Seine. En face du Pont au Change, la Tour de l'horloge est surmontée d'un superbe petit pavillon dont le toit de tuiles est recouvert de chevrons d'or. Dans le prolongement du quai, se trouvent deux tours jumelles. La Tour de César, qui fut bâtie sur des fondations de l'empire Romain, et la Tour d'Argent, où était conservé le trésor de la Couronne. Plus à l'ouest, la Tour Bonbec, tire son nom d'un cachot où l'on torturait les condamnés pour faire sortir des aveux de leur "bec" !

Si les documents les plus anciens attestent d’une bâtisse aménagée ici en 638 après J-C. par le bon roi Dagobert (celui qui mit sa culotte à l'envers), ce n’est que 300 ans plus tard, sous le règne du souverain Hugues Capet, que le palais prend son essor.

Vers l'an 1165, Philippe Auguste s'apprête à partir en croisade pour rejoindre les Templiers qui défendent les intérêts chrétiens en Terre Sainte. Il lance alors le chantier de la grande muraille de Paris et fait aussi transformer la demeure en château fort pour protéger la cour et conserver les archives royales.

Embelli et habité par toutes les dynasties de la monarchie française du moyen âge, le château gothique devient un symbole de la puissance politique et religieuse. Une immense salle des gardes est aménagée dans les sous-sols, afin d'accueillir le réfectoire où l'on sert chaque jour près de 2000 repas, aux employés et aux gens d'armes.

Or à la fin du 14ᵉ, Charles V subit la révolte menée par le prévôt des marchands de Paris, Etienne Marcel, qui veut limiter le pouvoir royal sur le commerce. En réponse aux pressions qu'il subit, le souverain décide de déménager au Louvre et désigne le concierge du palais comme administrateur, responsable de l’organisation judiciaire et de la prison. C'est de cette nomination que naîtra d'ailleurs le nouveau nom du château : la Conciergerie.

Durant la Révolution Française, le bâtiment est le lieu d’une intense activité judiciaire du fait de l’installation du Tribunal révolutionnaire. En janvier 1793, Louis XVI est guillotiné devant les sans-culottes. Une grande coalition militaire rassemble les plus puissants pays du continent contre la France, afin de restaurer la monarchie. C'est l'époque de la Terreur.

Les innombrables détenus sont entassés par groupes de dix dans des cellules d'à peine 10m² et dans les tribunaux du palais, seul un accusé sur trois n'est pas condamné à mort. Ravaillac, Danton, Robespierre et bien d'autres personnalités sont enfermées dans les cachots du château pour être ensuite décapitées sur la place publique. Mais la détenue la plus célèbre est sans conteste la reine Marie Antoinette, qui sera gardée pendant 40 jours dans une cellule sans confort ni intimité.

Les années passant, la conciergerie accueille de moins en moins de détenus et le pouvoir en place transforme le lieu en immense pôle judiciaire. En 1857 on y juge Baudelaire pour son ouvrage "Les fleurs du mal", qui est accusé d'outrage à la morale publique et à la morale religieuse (il sera condamné à 300 francs d'amende). La même année se tient le procès de Gustave Flaubert, dont le roman "Madame Bovary" est accusé d'outrage aux bonnes mœurs (lui est acquitté). 

En 1898, l'écrivain Émile Zola y est aussi condamné pour avoir pris la défense du capitaine Dreyfus, soupçonné d'avoir livré des documents secrets aux Allemands. Et en 1945, le Maréchal Pétain sera jugé de collaboration avec le régime d'Hitler et condamné à mort avant d'être gracié par le Général de Gaulle.

Aujourd'hui, la Conciergerie et le palais de justice s'étendent sur une surface de 6 hectares. Plus de 10 000 avocats, procureurs, justiciables et touristes déambulent dans un labyrinthe de 25km de couloirs. Or, lorsque les visiteurs fatigués se posent dans la buvette du palais pour prendre un rafraîchissement, peu d'entre eux réalisent qu'ils sont assis dans l'ancienne salle d'attente des condamnés, là ou passèrent plus 4000 prisonniers avant de monter dans les charrettes qui les emmenaient vers leur dernière destination...

Monuments

Rien que la vérité

Rien que la vérité

Trait d’union entre la rue des Bons-Enfants et la place de Valois, le Passage Vérité se faufile sous une haute voûte de pierre de taille, offrant une superbe perspective sur le majestueux pavillon de l’aile orientale du Palais-Royal.

Il est conçu au XVIIIᵉ siècle par Jean-Sylvain Cartaud, architecte de la maison d'Orléans et conseiller royal pour l’acquisition des œuvres d’art. Agrémenté de deux lanternes, il permet alors aux corps d’armée de mieux circuler de jour comme de nuit, afin de surveiller les environs et repousser les brigands venus de la Cour des Miracles, sorte d’immense repaire de criminels, située à moins de 500 mètres à l’est.

L’arcade est toutefois rendue publique en 1799, afin que les Parisiens puissent facilement déambuler depuis la zone du Châtelet jusqu’aux Jardins du Palais Royal. L’abri discret est alors rapidement occupé par des échoppes de marchands d’estampes, de bouquinistes et de vendeurs de gazettes. Pourtant, à cette époque, de nombreux parisiens sont illettrés et leur manque de culture laisse planer une croyance selon laquelle seuls les écrits ne mentent pas.

Il n’en faut pas moins pour que le petit passage truffé de bouquins et de journaux se transforme en lieu où l’on peut -paraît-il-, trouver une réponse vraie à toutes les questions que l’on se pose.

C’est de là que vient son nom, “Passage de la Vérité”, qui sera plus tard écourté pour devenir “Passage Vérité”. En passant sous l’arche, vous ne vous soucierez certainement pas de ces temps où Paris était une ville de légendes et de rumeurs, mais vous pourrez quand même réfléchir à cette belle citation du célèbre écrivain Jules Renard : “Il ne faut pas dire toute la vérité, mais il ne faut dire que la vérité.”

Lieux et rues

Top 10 histoires insolites des plus beaux lieux du Marais

Top 10 histoires insolites des plus beaux lieux du Marais

Sa réputation le précède. Le Marais, situé entre le 3e et le 4e arrondissement de Paris est l’un des quartiers les plus touristiques et les plus prisés de la capitale. Ancien marécage du XIIe siècle, zone féodale et ecclésiastique, le quartier du Marais est aujourd’hui perçu et ressenti par les passants comme la petite Italie de la Rive Droite.

Triangulé entre trois grandes places parisiennes (Bastille, République et Hôtel de Ville), le Marais représente parfaitement la mixité sociale qui y a toujours régné : un paysage très hétéroclite, moderne au charme d’antan, comme entre bourgeoisie et artisanat. Alors, êtes-vous prêt'e)s à découvrir les endroits méconnus et cachés que le Marais insolite et secret vous cache ?

Le charmant Village Saint-Paul

Le Village Saint-Paul dans le Marais : un endroit caché, insolite et secret !

Situé au croisement des rues Charlemagne et de l’Ave Maria, le village Saint-Paul fait partie des lieux sous- jacents du quartier. Véritable petit îlot marchand à l’origine, il était très apprécié tant de ses habitants que des riverains pour son calme et sa tranquillité. Sa destruction fut ordonnée sous la IVe République, lorsque que l’insalubrité des habitations fut considérée comme dangereuse, et donna lieu à leur immédiate reconstruction.

L’esthétique du village a donc été partiellement restaurée, tant certaines bâtisses furent reconstruites à l’identique. Ses plus beaux édifices, ayant été épargnés de tous ces changements, seront protégés par la loi Malraux, promulguée en août 1962. Elle permettra au village de Saint-Paul de conserver l’architecture et l’atmosphère si particulière de l’îlot, renforçant l’idée de protection du patrimoine. C’est dix ans plus tard que l’architecte Félix Gatie redessine l’endroit tel qu’on peut le voir aujourd’hui.

Rue Saint-Paul, 75004 Paris - Métro 1 Saint-Paul
 

L'intrigante fontaine de la rue Charlemagne

Les secrets de la fontaine Charlemagne de l'enfant portant une coquille

Surnommée "L'enfant portant la coquille", cette fontaine intrigue toujours les passants. Et pour cause ! Alexandre Gady, historien de l’art, a émis une hypothèse qui une fois formulée, saute aux yeux : le visage de cet enfant ressemblerait à s’y méprendre à celui de Victor Hugo dans les années 1830-40, période où son lieu de résidence se trouvait non loin, Place des Vosges.

Cette théorie trouve également son origine dans la coquille que l’enfant porte au-dessus de lui. Elle semble identique aux bénitiers offerts par l’écrivain lui-même à l’église de Saint-Paul-Saint-Louis… Aucun autre historien n’a émis d’hypothèse plus précise ou plus pertinente. Alors, spéculation ou hommage ?

9 rue Charlemagne, 75004 Paris - Métro 1 Saint-Paul
 

Le restaurant Chez Julien : une institution

L'un des plus beaux Restaurants de Paris : Chez Julien - MaraisBistro-chic de cuisine française, le restaurant Chez Julien est une enseigne incontournable du 4e arrondissement. Sa popularité et son charme découlent de sa sublime terrasse, de ses murs fleuris et de sa décoration, tout droit sortie de la Belle Epoque. Ce bâtiment est classé monument historique. En effet, cette bâtisse située à l’angle de … et … illustre parfaitement le Paris du XIXe siècle. A l’époque, les commerces de première nécessité (alimentation notamment), sont souvent pris d’assaut par des parisiens criant famine.

C’est pourquoi nous pouvons y voir, tout le long de sa façade, une grille de fonte qui à cette période avait une valeur protectrice et dissuasive. Anciennement, ce bistro était une boulangerie nommée « Au pigeon blanc ». Cela explique la présence de l’ornement d’un pigeon doré, accolé au mur du restaurant. Les pommes de pins, elles, avertissent de la nature du commerce. La résine de la pomme de pin était utilisée pour sceller les tonneaux, contenant généralement du vin. L’allure historique du lieu et son côté atypique nous permet de nous souvenir de notre passé. L’atmosphère intime, chaleureuse et décontractée qui s’y ressent aujourd’hui nous invite à profiter des beaux jours en terrasse, dégustant un bon déjeuner avec vue sur l’île Saint-Louis.

1 rue du Pont Louis-Philippe, 75004 Paris - Métro 7 Pont Marie 
 

La petite histoire insolite du Bazar de l’Hôtel de Ville

Les secrets du BHV, un histoire insolite de Paris

Renommé le BHV Marais en 2013, le Bazar de l’Hôtel de Ville impressionne par sa coupole majestueuse et ses vitrines alléchantes. Pourtant, cet endroit n’était pas voué à un tel succès… jusqu’à ce que le destin s’en mêle. Dans les années 1850, François-Xavier Ruel et sa femme Marie-Madeleine Poncerry arrivent à Paris pour vendre des bonnets en déambulant Place de l’Hôtel de Ville. C’est neuf ans plus tard que le couple ouvre sa bimbeloterie avec pignon sur rue, le « Ruel jeune » au 54, rue de Rivoli. Mais la boutique s’est plutôt faite connaître sous le nom de « Bazar Napoléon ».

En effet, selon la légende, l’impératrice Eugénie (femme de Napoléon III) serait passée devant sa boutique, et ses chevaux se seraient soudain emballés, effrayés. Ruel serait alors sorti pour lui porter assistance, et serait parvenu à les canaliser. Touchée par cet acte de bravoure, elle lui fit remettre une belle bourse pour le remercier. François-Xavier Ruel utilisera cette récompense pour créer un véritable bazar directement inspiré des commerces persans, avec Marie-Madeleine Poncerry à sa direction.

Le meilleur marché de tout Paris se spécialise alors dans les rayons outillage et quincaillerie, mais développe également de nombreux rayons mode, des restaurants… comme pour y créer un lieu de vie. Aujourd’hui, le BHV Marais est l’un des endroits incontournables du shopping parisien, et appartient majoritairement aux Galeries Lafayette.

42 rue de la Verrerie, 75004 Paris - Métro 1 et 11 Hôtel de Ville 
 

Le Mémorial de la Shoah

Le mémorial de la Shoah, un endroit insolite et émouvant dans le Marais

On ne peut pas évoquer le quartier du Marais sans évoquer sa qualification courante de « quartier juif ». Il est vrai que le Marais est connu partout en France comme étant le quartier ayant caché le plus de juifs sous le régime de Vichy. C’est pourquoi en 1956 Georges Goldberg, Louis Arretche et Alexandre Persitz dressèrent rue Godeffroy-L’Asnier (4ème arrondissement) le Mémorial du Martyr Juif Inconnu, véritable extension du Centre de documentation Juive Contemporaine qui archive chaque preuve, chaque document attestant de la persécution des juifs de l’époque.

À l’intérieur de ce mémorial reposent sous une étoile de David en marbre, les cendres des juifs décédés dans les camps, ainsi que dans les ruines des ghettos de Varsovie et de la terre d’Israël, afin d’instaurer à la fois le devoir de mémoire envers les 6 millions de juifs disparus pendant la Shoah, et la possibilité de recueillement pour tout un chacun. En 2005, sous la présidence de Jacques Chirac, le Mémorial du Martyr Juif Inconnu devient le Mémorial de la Shoah, avec un mur du souvenir pour les disparus, et un mur des justes pour ceux qui ont risqué leurs vies pour la cause, tous élevés au rang de héros.

Le Mémorial de la Shoah nous permet de se documenter, de faire des dons, de comprendre mais surtout, c’est un endroit de transmission et de médiation essentiel pour les générations futures.

17 rue Godeffroy L’Asnier, 75004 Paris - Métro 7 Pont Marie
 

Le Marronnier du jardin Anne Frank

Histoire du marronnier du jardin Anne Frank

Pour encore mieux comprendre cette notion de « quartier juif », intéressons-nous à un résistant végétal. En effet, au cœur de l’un des plus vastes îlots du Marais, se trouve un jardin municipal de 4000m2, abritant un arbre centenaire avec un lourd passé. Le jardin Anne Frank rassemble plusieurs jardins, dont celui de l’hôtel Saint-Aignan. C’est en 1962 que la Ville de Paris achète l'hôtel de Saint-Aignan et ses jardins. L’année suivante, l’hôtel est classé Monuments Historiques.

En 1998, c’est Jacques Chirac qui est alors maire de Paris, et qui décide de transformer l'hôtel de Saint-Aignan en Musée d'art et d'histoire du Judaïsme. Le jardin fût inauguré et ouvert pour la première fois aux visiteurs en 2007. Le directeur de la Maison Anne Frank à Amsterdam, Hans Westra, était présent et, il n’est pas venu les mains vides : un rejet du marronnier qu’Anne Frank décrivait dans son journal, et voyait de sa cachette pendant la guerre ! Un témoin végétal qui permet de valoriser le devoir de mémoire de manière bucolique, vivante et évolutive.

Il s’agit là également d’un sauvetage génétique. Avec les années, le manque d’entretien, les parasites faisant apparaître de la pourriture, et une tempête, le marronnier d’origine de 150 ans aurait été perdu... 

14 Impasse Berthaud, 75003 Paris - Métro 11 Rambuteau
 

L’appartement du Père Lachaise

L'appartement du Père Lachaise, qui donna son nom au célèbre cimetière de Paris

Au 14 rue Charlemagne, dans le 4e arrondissement de Paris, se trouve une porte d’entrée pas comme les autres. Il faut traverser le lycée Charlemagne (pavillon de l’ancienne cour d’honneur de la maison professe de la Compagnie de Jésus) puis monter un escalier du XVIIe siècle, pour se trouver face à la porte d’entrée d’un appartement très spécial. Mais à qui appartient-il ? Eh bien, c’est celui du célèbre Confesseur des Rois de France, François d’Aix de la Chaise dit le « Père Lachaise ».

Quand arrive le printemps, François d’Aix de la Chaise a la possibilité d’aller se ressourcer dans une fabuleuse maison de campagne avec un immense terrain (appartenant aux jésuites de Mont-Louis), jardins d’une superficie de 17 hectares, à l’est de Paris. Cette propriété était si grande qu’elle a été aménagée en cimetière en 1804. Cependant, l’endroit peine à se faire connaître et visiter car il est jugé trop loin du centre-ville. Afin de pallier cette situation, on y transfère en 1817 les sépultures de Jean Baptiste Poquelin (Molière) et de Jean de La Fontaine, et nomme le cimetière « Père Lachaise » pour rendre l’endroit attractif et identifiable. Cependant, il faut se méfier des apparences : le Père Lachaise n’est pas enterré dans le cimetière éponyme, mais repose dans la crypte de l'église Saint-Paul-Saint-Louis avec autres jésuites.

14 rue Charlemagne, 75004 Paris - Métro 1 Saint-Paul
 

La légendaire Tour Saint-Jacques

Secrets et histoire insolite de la Tour Saint Jacques

La Tour Saint-Jacques est un bijou d’architecture gothique du Ve siècle. On la trouve dans le square éponyme, situé rue de Rivoli dans le 4e arrondissement. Son clocher est le seul vestige de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie, détruite en 1797. Autour de ses 52 mètres de hauteur, un espace vert magnifique créé par le préfet Haussmann à ses débuts, sous le Second Empire. C’est plus d’un siècle plus tard que la Ville de Paris acquiert le square Saint-Jacques.

La Tour Saint-Jacques abrite sous son piédestal la statue de Blaise Pascal car il y expérimente sa théorie de « l’équilibre des liqueurs » ainsi qu’une stèle rendant hommage à Gérard de Nerval, qui se pendit non loin place du Châtelet. La tour abrita également deux des ateliers de Nicolas Flamel au XIVe siècle. Cette Tour a toujours une forte symbolique religieuse. En effet, depuis 1965, l’Espagne offrit à la ville de Paris une plaque symbolisant que le lieu serait désormais le départ du célèbre pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

39 rue de Rivoli, 75004 Paris - Métro 1,4,7,11,14


La Maison de l'alchimiste Nicolas Flamel

Maison de l'alchimiste Nicolas Flamel, la plus vieille maison de Paris

Nicolas Flamel est connu partout à travers le monde. Ce parisien aisé est un écrivain public, libraire-juré et copiste au XIVe siècle. Son mariage et ses spéculations immobilières lui confèrent une situation très confortable, qu'il finira par utiliser dans des constructions pieuses. Nicolas Flamel n’est cependant pas célèbre pour ses investissements, mais bien pour avoir trouvé la pierre philosophale : un terme symbolique traduisant un savoir faire alchimique ancestral qui permettrait la transmutation du plomb en or !

Grâce à cette connaissance, le patrimoine personnel de Flamel commença à s'amplifier et les rumeurs concernant le célèbre chercheur se mirent à fuser dans tous les recoins Paris. L'alchimiste fit ainsi construire cette maison de ville suite à la mort de sa femme Pernelle, en 1397. Il décida d'y abriter au rez-de-chaussée un commerce et un logement gratuit pour les pélèrins à l’étage. Pour bénéficier d'une nuité, la seule condition était de faire ses prières du matin et du soir...

D’après le Dictionnaire historique des rues de Paris, la maison de Nicolas Flamel est la plus ancienne maison connue à ce jour que l’on puisse dater. Sa façade est classée aux Monuments historiques depuis le 23 septembre 1911. Aujourd’hui, c’est l’auberge Nicolas Flamel qui a pris possession des lieux, un restaurant étoilé par le guide Michelin ! 

51 rue de Montmorency, 75003 Paris - Métro 4 Étienne Marcel
 

Le quartier “Gay Hype”

Les origines du quartier gay le plus branché de Paris : le marais

Le quartier du Marais est réputé pour être le quartier gay de la capitale. Pourquoi ? Voici quelques explications à cette qualification.  Au début du XXe siècle, les médecins considéraient encore que l’homosexualité était pathologique. Cependant, à Paris, se développent quelques lieux de “sociabilité homosexuelle”. D’abord majoritairement présents dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, alors symbole de haut lieux de vie intellectuelle, artistique et culturelle, les zones “gay friendly” de la ville se diffusent jusqu’au Marais.

C’est l’aspect cosmopolite, et hors de la constante effervescence parisienne qui permet à la communauté gay d’y diffuser l'étendard aux couleurs de l’arc-en-ciel dans les années 80. Il existe, dans le quartier du Marais, beaucoup d'établissements de nuit (bars, restaurants, cafés) exclusivement réservés aux homosexuels. Le Drugstore, le très célèbre Café de Flore, le Bronx, sont des refuges pour ces personnes qui, à l’époque heureusement, sont incomprises et rejetées de la société. 

Le marais : quartier le plus insolite et secret de Paris
Quartier tranquille le jour mais animé le soir, le Marais est un endroit hors du temps, coloré, éclectique… On s’y sent bien. C’est une mosaïque architecturale, un melting-pot culturel et artistique, un lieu de création et d’imaginaire par excellence. Alors, allez-vous flâner dans ses rues pavées, découvrir ses nombreuses boutiques, restaurants et espaces verts chargés d’histoire ? 

Lieux & rues

La cachette des Irlandais

La cachette des Irlandais

La première communauté dédiée à l’accueil des prêtres et des étudiants ecclésiastiques irlandais fut créée au début du 17e siècle à Paris, par le père John Lee. Leur nombre étant devenu important dans le quartier du Panthéon, on décida de renommer l’ancienne rue du Cheval Vert en « Rue des Irlandais ». Un ancien hôtel particulier fut même transformé en 1769 pour les accueillir : le collège des Irlandais était né.

Confisqué sous la révolution, le bâtiment fut utilisé sous Napoléon 1er pour rassembler tous les Irlandais de France et fut ensuite  transformé an hôpital pour les soldats blessés durant la guerre de 1870. Le collège servit aussi de refuge pour l’armée américaine en 1945, puis « changea de patrie » pour héberger le collège Polonais…. Ce n’est qu’en 1998 que le lieu retrouva ses racines celtes pour accueillir le Centre Culturel Irlandais.

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À l’écart du tumulte parisien, sa cour tranquille donne accès à une superbe chapelle consacrée à Saint-Patrick, apôtre de l'Irlande. Sa particularité réside dans ses bancs qui ne font pas face à l'autel mais qui sont adossés aux murs latéraux et forcent les personnes assises à tourner la tête pour suivre la messe de l'aumônier irlandais, qui à d'ailleurs lieu tous les dimanches... en anglais !

Juste au dessus de la chapelle, une bibliothèque tout en longueur préserve plus de 8000 ouvrages dont de très rares manuscrits remontant jusqu'au 15e siècle et d'impressionnantes collections de livres l’histoire de l’Irlande.

Aujourd’hui, le centre est ouvert à tous et propose un programme d’évènements culturels variés, mettant bien évidemment l’Irlande à l’honneur. En souvenir de son glorieux passé, il loue encore 45 chambres aux étudiants Irlandais de Paris. Un endroit à visiter en priorité le jour de la fête de St Patrick pour déguster une bonne bière irlandaise et s'essayer à quelques pas de danses celtiques au rythme des musiques irlandaises !

Lieux & rues

Le dernier temple impérial

Le dernier temple impérial

Étonnant monument de 108 mètres de long, l'église Saint-Marie-Madeleine trône au coeur de Paris, à deux pas de la place de la Concorde. La construction de l'édifice religieux commença pendant l'ère Napoléonienne, tandis que Bonaparte avait décidé d'ériger dans la capitale un immense temple à la gloire de sa Grande Armée. 

Le chantier de l'édifice fut commencé d'après le modèle d'un temple antique périptère, c'est-à-dire entouré de rangées de colonnes sur toutes ses faces (comme le Parthénon situé à Athènes). Une architecture choisie pour faire un parallèle entre la puissance Française de l'époque et la grandeur passée de l'Empire Romain.

Or malgré les moyens faramineux engagés pour la construction, les travaux n'avançaient pas assez vite et l'empereur ordonna de re-localiser le projet au sommet des Champs Elysées pour y faire bâtir le célèbre Arc de Triomphe.

En dépit cela, la construction de la Madeleine continua mais elle ne fut achevée que 78 ans après la pose de sa première pierre. Rendue au culte religieux, l'église fut finalement consacrée en 1842 sous Louis Philippe, dernier roi à avoir régné en France.

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Caractéristique insolite de l'église, elle ne possède ni clocher, ni croix, ni transept. Seul rappel architectural extérieur à la religion, son fronton sculpté qui représente le jugement Dernier. Et juste en dessous une large inscription en latin, « D.O.M. SVB. INVOC. S. M. MAGDALENAE », qui signifie « Au Dieu très bon et très grand, sous l'invocation de sainte Marie-Madeleine ».  

Le gigantesque perron du monument mène vers une grande porte en bronze qui ouvre une perspective vers une nef grandiose ayant la particularité d'avoir une superbe acoustique. Lors de certains week-ends, les « Dimanches musicaux de La Madeleine » permettent d'ailleurs de profiter à prix préférentiel de concerts reprenant les grandes oeuvres de la musique classique. Une expérience extraordinaire à ne pas louper !

Monuments

Les petits tubes de Paris : la poste pneumatique

Les petits tubes de Paris : la poste pneumatique

Du second empire aux années 1980, le parisien qui voulait expédier rapidement un message avait deux possibilités : embaucher un coursier, qui restait souvent coincé dans les embouteillages, ou utiliser le réseau pneumatique de la Poste, un étonnant service de transport par air comprimé !

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Pour trois à cinq fois le prix d’une lettre classique, un postier glissait le pli dans un cylindre en métal (appeler curseur) qui l’envoyait dans un dédale de tuyaux souterrains. Grâce à la différence de pression créée par les machines, l’objet filait comme soufflé par une sarbacane, dans un concert de carillons métalliques, vers un autre bureau de poste.

Là, le message était confié à un facteur qui le portait à la bonne adresse. Une heure seulement après son envoi, le « petit bleu » (en référence à la couleur du papier utilisé), était entre les mains de son destinataire !

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Aux origines du pneumatique, il y avait un besoin économique : au milieu du XIXe siècle, le président de la république Louis Napoléon Bonaparte, voulu moderniser le capitalisme français, favoriser le développement du chemin de fer et des nouvelles techniques de communication.

En 1851, il libéralisa donc le télégraphe électrique, jusque-là monopole de ses services et de l’armée. Relié à tous les départements français et aux grandes villes d’Europe, ce réseau se démocratisa si vite qu'il commença à saturer après trois années d'utilisation : les dépêches s'entassaient en attendant d’être envoyées, mettant à la lumière la nécessité d’un nouveau système de communication rapide.

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L’État donna ainsi son feu vert à l’expérimentation du système à air comprimé utilisé par les Anglais depuis 1853. La première ligne fut installée en 1866 entre le boulevard des Capucines et la place de la Bourse, au cœur du quartier d’affaires de la capitale, dans le deuxième arrondissement.

L’essai fut très concluant et la ligne, doublée pour éviter les encombrements, relia bientôt le Palais Brongniart au bureau central du télégraphe, au 103 rue de Grenelle dans le septième arrondissement.

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Une ligne circulaire de 7 km fut mise en service le 1er route 1867 et les tuyaux traversaient la Seine par les ponts de la Concorde et des Saints-Pères. En 1868, l’administration décida d’étendre le réseau aux 46 bureaux de Paris ouverts au télégraphe électrique, en commençant par ceux situés à l’intérieur de l’ancienne enceinte de l’octroi.

Charles Bontemps, ingénieur polytechnicien responsable des travaux, choisit de faire passer les tubes par les égouts, comme les fils du télégraphe. L’air comprimé nécessaire à son fonctionnement était produit par la pression des réservoirs d’eau de la ville, puis des machines à vapeur installées dans des « centre de force », qui distribuaient l’air dans chaque bureau.

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En 1879, la IIIᵉ république ouvrit le service au grand public et créa le ministère des Postes et des Télégraphes (P&T). La direction des postes commandait l'exploitation du courrier, tandis que celle des lignes télégraphiques entretenait les tubes et les engins à vapeur.

Les parisiens s’approprièrent aussitôt le pneumatique, avec 743 565 envois dès la première année ! Le « pneu » séduisait par sa rapidité et sa fluidité, même à l’heure de pointe : plusieurs curseurs, contenant chacun 25 messages, pouvaient être envoyés en même temps.

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Par ailleurs les pannes étaient très rares. En cas de bouchons, les bureaux envoyaient de la pression ou un piston mobile pour débloquer le curseur. Si rien n’y faisait, il fallait envoyer des mécaniciens démonter les tuyaux...

Technique étonnante pour trouver le point d’obstruction, les agents faisaient détoner un pistolet devant l’entrée du tube, puis mesuraient avec un chronoscope le temps que mettaient les ondes sonores pour se propager et revenir. Progressivement, le réseau fut déployé dans tout Paris et avant la fin de son utilisation en 1984, il totalisait 230 km de lignes et reliait 99 bureaux de poste !

Insolite

Dufayel : L'origine des Grands Magasins

Dufayel : L'origine des Grands Magasins

Fondés au XIXe siècle, les Grands Magasins Dufayel s’enorgueillaient d’être les plus grands magasins d’équipement et d’ameublement du monde. Fondés en 1856 boulevard Barbès par Jacques Crespin les Grands Magasins portaient alors le nom de « Palais de la Nouveauté » et proposaient à l’attention des classes populaires du mobilier et des équipements pour la maison principalement, mais aussi des jouets, de l’orfèvrerie, des vélos, des voitures. À la mort de Crespin en 1888, l’enseigne fut repris par l’un de ses employés, Georges Dufayel, qui, commis à l’origine, se retrouva patron des Grands Magasins.


Ingénieur et moderne, Dufayel a de grands projets pour ses Grands Magasins. Il est l’un des premiers à faire de la vente à crédit. Le client devait dans un premier temps fournir 20 % de la valeur du bien qu’il souhaitait acquérir. Des encaisseurs étaient ensuite chargés de passer au domicile des clients chaque mois pour récupérer leurs échéances. Dufayel disait à ce propos: “Moi messieurs, je ne travaille qu’avec les pauvres. Vous ne pouvez pas imaginer ce qu’il y a d’argent chez ces bougres-là”.


Pour séduire la classe populaire, l’attirer dans ses magasins et l’inciter à la dépense, outre les magnifiques galeries d’exposition bien garnies, le grand salon de lecture, l’imposant escalier de style art nouveau, Dufayel fit construire une piste cyclable où les amateurs pouvaient essayer les bolides proposés à la vente, mais aussi un cinématographe, un théâtre et un jardin d’hiver : le palmarium où les clients venaient se détendre dans l‘ambiance chaleureuse et lumineuse des tropiques. Il fit surmonter le dôme principal des magasins, rue de Clignancourt, d’un phare électrique. Les soirs de concerts et de représentation dans le théâtre, son faisceau scinde et balaye alors le ciel nocturne de Paris. Enfin, les visiteuses recevaient chacune en quittant les magasins, un petit bouquet de fleurs.


Entre 1874 et 1913, les galeries des Grands Magasins Dufayel s’agrandissent, allant du boulevard Barbès jusqu’aux rues de Clignancourt, de Sofia et Christiani. Ces nouvelles extensions seront l’oeuvre des architectes Le Bègue, père et fils, et de Gustave Rives, l’entrée monumentale au 26 du boulevard Barbès, l’œuvre de Jules Dalou et d’Alexandre Falguière.
Dufayel ouvrit plus de 400 succursales mais des mauvais placements le conduisirent à la ruine. Dufayel s’éteint en 1916, ses dettes colossales l’auraient poussé à mettre fin à ses jours et les Grands Magasins quant à eux ferment leurs portes en 1930. (Autre version : C'est une bronchite qui a évolué en pneumonie aigue qui l'a emporté en trois jours. En 1916, il n'y avait pas d'antibiotique.)


Les bâtiments servirent par la suite de lieux de stockage, d’abord pour les nazis pendants la Seconde Guerre mondiale, puis par la Croix-Rouge américaine. La Banque nationale de Paris BNP y installe après la guerre ses 6000 salariés. Dans les années 90, avec l’arrivée de l’informatisation, le nombre de salariés passe à un millier et la banque, qui n’a plus besoin de tant d’espace, se sépare d’une partie des bâtiments. Des Grands Magasins Dufayel d’origines il ne reste aujourd’hui que les façades, le dôme surmontant la façade principale a été démoli en 1957 après l’installation de la banque et l’intérieur des bâtiments remodelé dans les années 90.

E. Szwarc

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